La France qui entreprend : les P-DG en culottes courtes
Ne croyant guère aux promesses des études longues et redoutant les servitudes du salariat, de plus en plus de jeunes se mettent à leur compte. Sans moyens, mais avec un bel enthousiasme.
Au début, l’affaire a sérieusement troublé le sommeil de ses parents : Michaël Philippe, brillant étudiant en finance à Paris, s’était mis en tête de plaquer ses études à 20 ans pour monter sa boîte. «Je tenais une bonne idée et je n’avais pas envie d’attendre, raconte l’impatient, mais j’ai promis de finir la fac.» Ce qu’il a fait, tout en lançant avec trois copains Lekiosque.fr, un site Web qui vend au numéro plus de 200 quotidiens et magazines en version numérique, des «Inrockuptibles» à «Golf européen», en passant par le «Courrier picard».Michaël n’a rien d’un illuminé, il incarne une nouvelle tendance : l’attrait des jeunes pour la création d’entreprise, particulièrement fort dans un pays où le taux de chômage des moins de 25 ans atteint 23%, un des pires scores de l’OCDE.
L’Insee a dénombré 20 000 audacieux de cet âge qui se sont mis à leur compte l’an passé. Certains rêvent sans doute d’un parcours à la Bill Gates, qui avait quitté Harvard sans finir son cursus pour lancer Microsoft, à 19 ans. Mais la plupart, épris d’indépendance, veulent simplement échapper aux servitudes du salariat ou ne croient plus aux promesses des études longues. «Leur point commun, c’est la volonté de prendre leur destin en main», résume Guillaume Alonso, du réseau Lance-toi.com, qui regroupe des entrepreneurs de 18 à 30 ans.
Bien sûr, convaincre un banquier de financer un projet quand on vient juste de passer le bac et qu’on a encore de l’acné sur le front, c’est au moins aussi difficile que de gagner la «Star Ac». Aussi nos P-DG en culottes courtes commencent-ils tous par solliciter des proches. «Même quand ils ne roulent pas sur l’or, parents et amis mettent presque toujours la main au porte-monnaie», constate Philippe Hayat, de l’association 100 000 Entrepreneurs.
Autre solution : s’inscrire à des concours de jeunes créateurs (Défi-Jeunes, Tremplin Entreprises, Cré’Acc, etc.). «Obtenir un prix crédibilise le projet et aide à lever des fonds», témoigne Sébastien Chatelier, fondateur d’Animagora et lauréat du concours Eveil à l’esprit d’entreprendre 91, organisé par la chambre de commerce de l’Essonne.
Mais une fois l’argent récolté, gare au péché d’orgueil ! Le jeune patron doit alors bien s’entourer pour compenser son inexpérience. Michaël Philippe, par exemple, se félicite d’avoir écouté les conseils de son entourage. Sauf un, celui de laisser tomber !
Sébastien Chatelier, 18ans : il fait garder votre chien pour 15 euros par jour
En février dernier, à peine soufflées ses 18 bougies, Sébastien a créé le site Web Animagora.fr, un projet qu’il potassait depuis ses 16 ans. Le concept : la mise en relation des propriétaires d’animaux (chien, chat, oiseau…) avec des personnes rétribuées qui les gardent chez elles ou passent régulièrement les surveiller chez le propriétaire. Tarif : 15 euros par jour, dont 6 pour le «gardien» .
Ses premiers pas Sébastien a préparé son bac par correspondance pour pouvoir peaufiner son projet et le tester au sein d’une association d’amis des bêtes. Les résultats étant bons, il a réuni avec un associé 25 000 euros pour se lancer.
Son ambition Implanter Animagora, pour l’instant limité à la région parisenne, dans toute la France. Avec des points de vente et un système de franchise.
Jérôme Raymond,21ans : déjà un pro des services à domicile
Lorsqu’il a lancé Plus facile la vie, son entreprise de services à domicile (ménage, jardinage, baby-sitting…), Jérôme avait 19 ans et était encore lycéen à Bois-Colombes (92). Aujourd’hui, il poursuit en parallèle ses études à Advancia, une école de commerce parisienne.
Ses premiers pas Ses parents lui ont apporté 7 000 euros et son banquier 28 000. Assez pour démarrer et réaliser un chiffre d’affaires de 100 000 euros en 2008 avec l’aide de sa mère, une pro de l’aide aux personnes âgées, sa première employée. En juin, la société, qui compte trois salariés, a ouvert un point de vente à La Garenne-Colombes (92).
Son ambition Multiplier les magasins sur le même modèle et, ensuite, se lancer sur le marché ultraporteur des maisons de retraite.
Sabrina Bandundi, 21ans : son concept : le centre de beauté black, blanc, beur
Sabrina a quitté la fac de psycho il y a deux ans, pour monter avec sa sœur, récemment licenciée, un centre d’esthétique qui traite «tous les types de peaux». Entendez : noire, blanche ou autre.
Ses premiers pas Entre les indemnités de licenciement, la générosité des proches et les prêts bancaires, les deux sœurs ont réussi à rassembler 70 000 euros. De quoi réaliser leur rêve de petites filles : en février 2008, le premier centre Elikya Beauty a ouvert ses portes à Fontenay-sous-Bois (94). Il emploie déjà quatre personnes.
Son ambition Sabrina avoue rêver une «carrière à la Jean Louis David». Elle a déjà pris contact avec des labos pour lancer une gamme de produits. Et devrait ouvrir un deuxième institut à Paris avant la fin de cette année.
Merci pour cet article! Les exemples cités sont très motivants en tout cas, malheureusement si en France ou en Europe les crédits et les moyens financiers sont un peu plus accessibles, ici au Cameroun ce n'est vraiment pas le cas.
RépondreSupprimerJe suis moi même une camerounaise âgée de 22ans qui veut se lancer car il est temps de se rendre compte que c'est pas en fréquentant plus longtemps ou en courant après les diplômes qu'on aura forcément un bon travail ou une bonne situation. Seulement, faute de moyens et parfois même de soutien parce qu'il y aura toujours des gens pour vous décourager, au Cameroun entreprendre (je parle bien d'entreprendre pas de se débrouiller) aussi jeune est pratiquement impossible, ou du moins reste encore un parcours de combattant.
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