COMMUNIQUE DE PRESSE
Recouvrement de la taxe patronale et
financement de la formation professionnelle.
Le 09 Septembre 2009, le Directeur Général du FNE (Fonds National de l’Emploi) a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a confirmé les nouvelles règles en matière de sécurisation et de collecte de la part de la taxe patronale dévolue au financement du Fonds National de l’Emploi. Il a en effet révélé que conformément à un arrêté conjoint MINEFI /MINEFOP (N°148 du 14 Avril 2009), le FNE était désormais habilité à collecter directement le 1% contribution FNE auprès des centres divisionnaires des impôts et des trésoreries du Ministère des Finances.
L’ACEFIC (Association des Centres de Formation Professionnelle en Informatique) qui a ardemment milité pour une sécurisation de cette taxe, au moyen de l’exemption du mécanisme de l’unicité de caisse, prend acte de cette décision.
Cette mesure pourrait induire un accroissement des ressources financières destinées à la lutte contre le chômage, en particulier celui des jeunes.
Nous exhortons le Gouvernement et le Fonds National de l’Emploi à réserver 30% du produit de cette taxe au financement direct de l’apprentissage ou de la formation professionnelle rapide des jeunes sans emploi et sans qualification professionnelle. Ils seraient prés de 200 000 de plus chaque année à frapper aux portes du marché de l’emploi.
Depuis 2006 le Ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle ne consacre annuellement que 150 millions de francs CFA pour former à peine 500 demandeurs d’emploi sans qualification. Une mise à contribution significative de cette taxe favoriserait la formation professionnelle de 10 000 à 20 000 jeunes supplémentaires avec une attention particulière pour les populations fragiles (Handicapés, OEV,…).
En attendant la création, plusieurs fois annoncée, d’une taxe d’apprentissage ou taxe sur la formation professionnelle comme l’on fait de nombreux pays africains, il nous semble pertinent que la taxe FNE participe à la formation professionnelle rapide de nombreux demandeurs d’emploi.
Les effets de la crise mondiale sur l’économie camerounaise et sur les économies africaines en général, en terme d’incidence sur le taux d’emploi sont préoccupants. A ce propos, le BIT (Bureau International du Travail) relevait déjà fin 2008, qu’il y aurait 50 millions de chômeurs supplémentaires à la fin de l’année 2009. Les organisations patronales camerounaises annonçaient déjà dés le mois de Mars 2009, plus de 15 000 emplois perdus, surtout dans les filières du bois, de l’aluminium et du textile. Corroborant ainsi les craintes du BIT.
Bien que la sortie de crise économique pointe à l’horizon, la crise de l’emploi pourrait se prolonger. « Les crises économiques passées ont enseigné que même si la croissance reprend, l’emploi ne retrouve les niveaux d’avant crise que quatre ou cinq ans plus tard en moyenne ». Quand on sait le niveau de chômage qui sévissait dans notre pays avant la crise il y a lieu de redouter une récession sociale d’une très grande ampleur.
Outre, la nécessité de réserver 30% de la contribution FNE à la formation professionnelle rapide de milliers de camerounais, l’ACEFIC lance un appel au Gouvernements, aux partenaires sociaux et aux partenaires au développement afin que des mesures d’urgentes soient prises dans l’esprit du pacte mondial pour l’emploi décidé lors de la conférence mondiale sur l’emploi de Genève.
Towa Koh Michel
Président de l’ACEFIC
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